La ressource pour aller plus loin
Marque employeur
Petit retour en arrière. Souvenez-vous, à cette époque nous pouvions encore voyager et dîner au resto entre amis. Ah… le bon temps ! Pourtant, il arrivait parfois que l’expérience tourne court : service déplorable, plats peu digestes, addition un poil trop salée… Courageusement, nous dégainions alors notre arme favorite, le smartphone, pour laisser une demi-étoile et un commentaire bien senti pour faire part de notre mécontentement.
Noter les restos, les voyages et les prestataires en tout genre est largement devenu un standard du web 2.0. Et – vous me voyez venir – il s’étend désormais depuis quelques années à l’expérience de candidat ou même de salarié. Alors, êtes-vous sûrs de bien maîtriser votre réputation et votre marque employeur ?
67 % : c’est la part de dirigeants en charge du recrutement qui estiment que les sites de notation jouent un rôle central dans la prise de décision des candidats (étude Robert Half auprès de 504 dirigeants de PME français en 2018). Ces derniers y trouvent en effet des informations précieuses sur l’ambiance de travail, le niveau de stress, les perspectives de carrière, le style de management. Et ces notes viennent des salariés eux-mêmes et non d’une communication corporate maîtrisée par l’entreprise.
Ces informations sont de plus en plus faciles à dénicher avec des acteurs de la notation ayant pignon sur rue. Sur Viadeo et sa plateforme Figaro Insiders qui revendique 7 millions de notes (nous vous en parlions il y a quelques mois ici), sur ChooseMyCompany ou encore sur le célèbre Glassdoor qui en est à plus de 770 000 entreprises évaluées dans 190 pays.
Ces acteurs développent également des index et des labels comme le HappyIndex®AtWork de ChooseMyCompany, qui viennent s’ajouter aux labels historiques comme Great Place To Work, créant « une véritable jungle de la labellisation » selon le magazine Capital. Face à ce phénomène, maîtriser une marque employeur solide et cohérente peut ressembler à une promenade dans un champ de mines.
Pourtant, s’ils ont d’abord été accueillis avec une grande méfiance par les entreprises du fait de nombreux avis négatifs qui y sont postés (les candidats ou ex-salariés mécontents sont plus susceptibles de laisser des commentaires désagréables), de plus en plus de professionnels des ressources humaines plébiscitent ces plateformes. En effet, beaucoup d’entre eux utilisent les informations fournies par ces sites comme un moyen de veille et une opportunité pour repérer des dysfonctionnements qui leur permettront de déterminer les axes d’amélioration de leur politique RH.
Et cela commence dès la prise en compte d’une note ou d’un commentaire négatif. Selon le cabinet de conseil en ressources humaines RH Partners, l’idéal consiste à y répondre de manière sincère et transparente (sans paniquer). Cela montrera de la part de l’entreprise de la compréhension, une volonté de dialogue et surtout un premier pas vers le changement. Selon Glassdoor, 62 % de ses utilisateurs ont changé d’opinion après avoir lu des réponses à leurs commentaires, ce qui tend à prouver que ces plateformes ne se réduisent pas forcément au bashing des entreprises.
Si certains reproches reviennent régulièrement de la part des internautes, alors il faudra agir sans plus tarder en enquêtant et en mettant en place un plan d’action pour changer les choses. L’idée étant d’éviter les décalages entre votre positionnement de marque employeur et la réalité.
Certains pourraient se hâter de crier à la dictature de la transparence. Je pense pour ma part que cette tendance permet de remettre les parties prenantes, salariés et entreprises, sur un pied d’égalité du point de vue de l’accès à l’information. Cela ne peut être que vertueux : les candidats pourront choisir les entreprises qui leur correspondent en toute connaissance de cause. Moins de risque donc de tomber des nues dès les premiers mois.
Côté entreprise, une veille et un usage maîtrisés de ces plateformes permettent de repérer des dysfonctionnements parfois très difficiles à détecter – surtout en période de télétravail – et de les corriger rapidement pour retrouver la cohésion et un environnement de travail sain. Pour ce qui est du recrutement, l’entreprise aura tout intérêt à faire de ces sites de notation de véritables outils de différenciation, surtout sur les secteurs ultra concurrentiels où la guerre des talents fait rage.
Selon Michel Font, managing partner chez Nelta, cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement de carrière cité par Les Echos, la complicité avec les candidats, la modernité de l’environnement de travail, la formation ou l’équilibre vie professionnelle – vie personnelle représentent des critères décisifs pour les candidats à haut potentiel. Et ce sont justement ces critères qui sont notés chez Glassdoor, ChooseMyCompany ou Viadeo. Il est grand temps de les mettre au centre de votre culture d’entreprise pour garantir à votre marque employeur sa pleine attractivité. C’est… noté ?
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