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Tout le monde connaît son nom et pourtant tout le monde ne l’utilise pas. Twitter compte à ce jour 229 millions d’utilisateurs quotidiens dans le monde et se place loin derrière ses confrères Instagram et Facebook avec 2 et 3 milliards d’utilisateurs respectifs. “Petit” réseau social certes, mais avec une grande portée. Selon Médiamétrie, 10 000 tweets sont publiés chaque seconde dans le monde, soit plus de 825 millions par jour. La plateforme à l’oiseau bleu est notamment plébiscitée par les médias et les personnalités publiques et politiques.
C’est après de longues négociations, que l’homme le plus riche du monde a récupéré les clés, non pas de sa Tesla, mais bien de la maison Twitter fin octobre dernier. À peine arrivé, Musk a tout chamboulé : licenciements, revue des codes des ingénieurs, nouvelles fonctionnalités en développement… Ça bouge chez Twitter !
Parmi les milliers de licenciements, l’ancienne direction et Vijaya Gadde, la responsable du pôle Trust and Safety (autrement dit, la modération). Une rumeur raconte même qu’Elon se serait trompé dans l’envoi de certaines notifications de licenciement et aurait rappelé des anciens salariés pour revenir au bureau dès le lundi suivant. Incroyable.
Mais dis moi Jamy, pourquoi Elon Musk est-il autant intéressé par Twitter ?
Saviez-vous qu’aux États-Unis à peu près toutes les opinions peuvent être dites ? Cela peut sembler fou, mais la liberté d’expression est protégée par le Premier amendement de la Constitution. Néanmoins, tout ne peut pas être dit sur Twitter… et heureusement !. Chaque réseau social peut imposer ses propres règles par le biais de ses conditions d’utilisation et ainsi interdire les propos à caractères haineux, discriminatoires, sexistes, etc. Plutôt pas mal !
Mais Elon Musk n’est pas d’accord, il estime que Twitter est un réseau social où la liberté d’expression est bafouée et souhaite le transformer en une plateforme “démocratique” permettant le libre échange de points de vue. Pour ce faire, un nouveau conseil de modération est en cours de construction avec des acteurs ayant des “points de vue divers ». Twitter pourrait donc devenir un espace non contrôlé.
Le risque d’un tel changement ? Perdre une majeure partie de ses annonceurs. Rares sont les marques appréciant que leurs publicités apparaissent à côté de propos discriminants ou sexistes. Et vous, aimeriez-vous lancer une campagne publicitaire sur un réseau social rempli de propos haineux ? Personnellement, non.
L’exemple des réseaux sociaux dits “100% libres” tels que Parler, Truth Social (créé par Donald Trump) ou encore Getter justifie cet argument : ils rencontrent des difficultés pour trouver des annonceurs et ainsi pérenniser leur stabilité financière.
Déjà, de nombreux annonceurs avouent avoir des réserves sur le nouveau Twitter. General Motors en fait partie, et a indiqué suspendre ses campagnes en attendant de voir vers quelle direction se dirige le réseau social.
Twitter est une entreprise, et comme toute entreprise, elle doit générer des bénéfices (et rembourser ses dettes 😉). Pour cela, Elon Musk a déjà une vision claire des premiers changements qu’il veut opérer en termes d’innovations.
J’ai lu récemment qu’il souhaitait relancer le produit Vine (racheté par Twitter en 2012 et fermé 4 ans après) pour fin 2022. Rappelez-vous, Vine était un réseau social où étaient partagées des vidéos, le plus souvent humoristiques, de 6 secondes. Un nouveau concurrent pour Instagram et TikTok ? Affaire à suivre.
Pour augmenter son nombre d’utilisateurs, Musk a réfléchi à une refonte de la page d’accueil twitter.com en proposant les tendances du moment et quelques tweets (ok, au début je pensais être connectée !). L’objectif est simple : donner envie de s’inscrire. Je trouve cette optimisation plutôt intelligente.
Dernière nouveauté en date (et pas des moindres !) : l’augmentation du prix de l’abonnement Twitter Blue. Disponible uniquement dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle Zélande), Twitter Blue est un abonnement mensuel qui donne aux personnes les plus engagées sur Twitter un accès exclusif à des fonctionnalités premium. Il permet également de certifier l’identité des personnalités publiques ou des marques grâce à la petite coche bleue qu’on retrouve à côté du tweetname.
Auparavant fixé à 4 dollars par mois, Musk souhaitait l’augmenter à 20 dollars, finalement accepté à près de 8. Jusqu’ici tout va (presque) bien mais Elon Musk a décidé d’aller plus loin, en ouvrant son accès à tout le monde ! Aujourd’hui, n’importe qui peut certifier son compte, voire pire… Usurper l’identité d’une personnalité publique ou d’une marque.
C’est d’ailleurs chose faite, des faux comptes de Joe Biden ou encore de l’entreprise pharmaceutique Eli Lilly ont été créés. Cette dernière a notamment dû s’excuser auprès des twittos après le succès d’un tweet publié par le compte fake muni de la coche de certification. Pour la petite anecdote, ce faux compte promettait de l’insuline gratuite.
De plus, cette augmentation du prix de l’abonnement a fait scandale auprès des certaines personnalités, notamment Stephen King, visiblement en désaccord avec Elon Musk !
La valeur de Twitter vient des utilisateurs certifiés : personnalités publiques, politiques, médias et entreprises. Si ces acteurs viennent à fuire le réseau social, que va-t-il devenir ?
Il est important de noter qu’environ 1 % des utilisateurs totaux de Twitter sont réellement actifs et créent du contenu régulièrement, les autres se contentent de regarder et consommer le contenu produit par d’autres.
Là est la complexité : Elon Musk doit pouvoir assurer la santé financière de Twitter sans faire fuir ses créateurs de contenus et les annonceurs. Bon courage Elon !
Pas de panique ! Pour le moment, je ne vous conseille pas de vous désabonner de Twitter. Le réseau social évolue et cela risque de prendre quelques mois. Je vous préconise plutôt de continuer votre travail de community management tout en analysant la tournure que prend le réseau social à l’oiseau bleu. Restez à l’affût des actualités à ce sujet (abonnez-vous à Tapas, on risque d’en reparler !) et avisez en fonction de l’avancée.
Et si vous êtes vraiment inquiets quant à votre investissement dans l’achat d’espaces publicitaires, vous pouvez suivre l’exemple de General Motors et suspendre vos campagnes pour le moment.
Pour conclure, j’aurais pu tweeter cet article sous forme de thread… Et si on essayait ?
Rendez-vous sur Twitter.
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12 Déc 2024
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